Homélie du 6è dimanche ordinaire B, 14 fév. 2021

1ère lecture           Livre des Lévites 13,1-2.45-46

Psaume                  31 (32)

2è lecture              1Cor 10,32–11,1

Évangile                  Mc 1,40-45

Bien aimés de Dieu,

Dès le début de son ministère jusqu’à la fin, Jésus a focalisé sa prédication sur le thème du Royaume de Dieu. « Le Royaume de Dieu est proche; Il est au milieu de vous; convertissez-vous… ». Jésus ne prêchait pas le Royaume de Dieu à attendre seulement après la mort; Mais, déjà ici sur terre, se laisser guider par Dieu; devenir son peuple et Lui notre Dieu.

De dimanche en dimanche, avec des exemples tirés du quotidien, la liturgie de l’Église nous révèle progressivement les caractéristiques de ce Royaume. Elle nous montre également les obstacles qui retardent la réalisation de ce projet de Dieu. 

Le Royaume de Dieu est essentiellement celui de l’amour sans frontières; de tolérance, de pardon…Où tous sont appelés à vivre comme les enfants du même Père, invités à se réconcilier avec eux-mêmes; avec les autres et avec Dieu pour bâtir un monde meilleur.

Et ce qui retarde ce projet de Dieu c’est le péché de l’homme, symbolisé dans ces lectures par la lèpre, qui éloigne les uns des autres, qui éloigne de Dieu; qui plonge le malade dans le désespoir. C’est ce qui ressort de la première lecture et de l’évangile.

Mais ces lépreux se trouvent en présence de deux approches différentes: celle des juifs sous la Loi de Moïse; et celle de Jésus avec sa nouvelle Loi de l’amour.

Au temps de Moïse, la lèpre était une maladie incurable et très contagieuse qui semait la panique comme le Coronavirus aujourd’hui. On avait aussi la conviction que toute maladie incurable (paralysie, cécité, lèpre…), était la punition que Dieu infligeait à celui qui avait péché. Le lépreux était alors exclu de la communauté et du Temple pour vivre dans une solitude sans recours; il ne devrait pas approcher les gens sans sonner une clochette, en s’annonçant lui-même: « Impur, impur », pour éloigner les autres. Il perdait ainsi la dignité et la valeur humaine, devenant comme un mort ambulant. C’est l’image de l’humanité déchue à cause du péché, que Jésus vient relever.

Dans l’évangile, par les actes de Jésus, Saint Marc tente à sa manière de répondre à l’éternelle question de l’identité de Jésus. Qui est cet homme? Il ressort de cet évangile qu’il est Emmanuel, Dieu-avec-nous. Dieu qui se place au cœur de la souffrance humaine pour le libérer de tout ce qui diminue l’être humain; il est celui qui cherche à rassembler les enfants de Dieu dispersés par le péché.

Il est celui qui vient porter notre souffrance et notre mort en échange avec sa vie. En touchant le lépreux, c’est lui qui devient impur. L’évangile dit à la fin:  » Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville; mais il restait à l’écart dans des endroits déserts ». Il avait ainsi pris la place du lépreux et celui-ci est rentré dans la communauté, dans le monde des vivants. Marc montre que c’est dans la souffrance humaine que Jésus fonde son ministère pour révéler à l’humanité la compassion de Dieu. Cette compassion amène Jésus à braver la Loi. Non seulement il approche le lépreux, mais il le touche acceptant volontiers de devenir impur.

Aujourd’hui, la lèpre a presque disparue, mais comme les juifs, nous continuons à voir les lépreux dans nos familles, dans nos lieux de travail, dans notre église… Les gens que nous détestons à tort ou à raison; Avec qui on ne peut échanger la parole. Avec l’orgueil en nous, le mépris et le rejet des autres, nous devenons tous malades qui avons besoin d’aller vers le Seigneur pour être purifier. 

S’approcher de Jésus avec humilité comme le lépreux de l’évangile:  »Il s’approche et se met à genoux aux pieds de Jésus.

Donner la priorité à la volonté de Dieu et non à la nôtre: « Si tu le veux tu peux me purifier ». Cette prière rejoint celle de Notre Père: « Que ta volonté soit faite ».

En ce jour on célèbre la Saint Valentin pour rendre hommage aux époux en tant que piliers de la famille et de l’unité de la société. Ils sont invités à repenser et revivre leurs premiers amours. Ils sont aussi invités à repenser les fondamentaux du mariage:

la fidélité dans l’amour, les sacrifices communs et individuels des époux et l’effort quotidien de rendre toujours frais leur mariage.

Bonne fête de la Saint-Valentin